Covid oblige, la liste des 50 meilleurs bars du monde a été présentée, virtuellement, le 5 novembre dernier. Cette année, pas de grande messe, d’embrassades et de démonstrations de joie, chacun a pu découvrir le classement devant son (petit) écran. On pourrait s’attarder sur la présentation austère ou bien les sponsors mis en avant de façon répétitive, mais ce serait critiquer la forme, faute de pouvoir le faire sur le fond. La critique est aisée mais l’art est difficile.
Des actions réelles
Le choix de continuer ce classement en 2020, malgré la pandémie, malgré les restrictions imposées mondialement aux bars, malgré les difficultés rencontrées par tous et malgré les critiques, montre qu’envers et contre tout nous devons continuer de vivre, de croire, d’espérer. L’espoir ne paye pas les factures, certes, mais l’organisation des 50 Best Bars a réussi à amasser 1.23 million USD, sous la houlette du programme 50 Best Recovery, dont 50% sont reversés à des bars et l’autre moitié ira à des œuvres de charités liées au monde de l’hospitalité. Qui peut se targuer d’en avoir fait autant cette année ?
Aussi, l’organisation a mis en place une plateforme en ligne pour aider l’industrie avec des formations et de l’aide liée à la santé mentale ainsi que diverses actions pour montrer son soutien envers les membres de la communauté, sans qui elle ne serait rien. Une volonté de faire plus pour l’industrie ressort de cette année catastrophique et nous devons saluer l’effort autant que nous ne manquons pas de montrer notre mécontentement lorsqu’il le faut.
Parité bien ordonnée…
La parité, introduite cette année chez les votants, suscite quelques interrogations. Est-ce que le panel doit représenter exactement le pourcentage par genre des professionnels du bar ? La qualité des votants en pâtira t’elle ? Est-ce vraiment important ? Puisqu’au final, nous sommes égaux, n’est-ce pas ? Qu’en pensent les hommes qui ne font plus partie du panel pour la simple raison d’être … un homme ? Ne serait-ce pas le même sentiment d’injustice que vivent les femmes depuis longtemps ? Nombre de votants masculins critiquent cette année les 50 Best Bars car ils ne font plus parti du panel, et quand l’égo est touché, la critique est maladroite.
Trois bars français dans le classement dont 1 dans le top 50
Little Red Door
Danico
Le Syndicat
L’Asie en puissance, le bar anglo-saxon en déclin
L’émergence de l’Asie montre aussi une volonté d’englober plus de marchés et de mettre un coup de projecteur sur des pays dont l’hospitalité fait partie intégrante de la culture. Des pays, qui souvent, doivent redoubler d’effort pour contourner des problématiques liées au contexte politique, économique et social. Les Etats-Unis, quant à eux, continuent leur déclin, doucement, même s’ils décrochent la seconde place du classement, mais nous savons tous qu’ils sont très durement touchés par les circonstances, idem pour le UK qui tout de même décroche la première place du podium. Ces deux pays réussissent à tenir le haut du panier via quelques établissements référents mais le reste des bars décrochent du classement, restants sur leurs acquis, concurrencés par de nouveaux acteurs plus dynamiques.
Le nerf de la guerre
On l’aura compris, Mesdames, Messieurs, (sic) ce classement est fait par l’industrie, pour l’industrie. Il est pourtant –comme le Michelin pour les chefs– le premier sujet de discussion entre bartenders et les bars figurant dans la liste sont fiers d’en faire partie, à juste titre, ça leur ramène beaucoup, mais beaucoup, de clients…
Classement The World’s 50 Best Bars 2020
- Connaught Bar, Londres, Angleterre
- Dante, New York, Etats-Unis
- The Clumsies, Athènes, Grèce
- Atlas, Singapour, Asie
- Tayēr + Elementary, Londres, Angleterre
- Kwānt, Londres, Angleterre
- Florería Atlántico, Buenos Aires, Argentine
- Coa, Hong Kong, Chine
- Jigger & Pony, Singapour, Asie
- The SG Club, Tokyo, Japon
- Maybe Sammy, Sydney, Australie
- Attaboy, New York, Etats-Unis
- Nomad Bar, New York, Etats-Unis
- Manhattan, Singapour, Asie
- The Old Man, Hong Kong, Chine
- Katana Kitten, New York, Etats-Unis
- Licorería Limantour, Mexico, Mexique
- Native, Singapour, Asie
- Paradiso, Barcelone, Espagne
- American Bar, Londres, Angleterre
- Carnaval, Lima, Pérou
- Salmón Gurú, Madrid, Espagne
- Zuma, Dubaï, Émirats arabes unis
- Little Red Door, Paris, France
- 1930, Milan, Italie
- Two Schmuck, Barcelone, Espagne
- El Copitas, Saint-Pétersbourg, Russie
- Cantina OK, Sydney, Australie
- Lyaness, Londres, Angleterre
- Himkok, Oslo, Norvège
- Baba au Rum, Athènes, Grèce
- Panda & Sons, Édimbourg, Ecosse
- Swift, Londres, Angleterre
- Three Sheets, Londres, Angleterre
- The Bamboo Bar, Bangkok, Thaïlande
- Tjoget, Stockholm, Suède
- Buck & Breck, Berlin, Allemagne
- Employess Only, New York, Etats-Unis
- Bulletin Palace, Sydney, Australie
- Bar Benfiddich, Tokyo, Japon
- Artesain, Londres, Angleterre
- Sober Company, Shanghai, Chine
- Indulge Experimental Bistro, Taipei, Taiwan
- Bar Trigona, Kuala Lumpur, Malaisie
- Drink Kong, Roma, Italie
- Room By Le Kief, Taipei, Taiwan
- Alquimia, Carthagène, Colombie
- High Five, Tokyo, Japon
- Charles H, Séoul, Corée du sud
- Presidente, Buenos Aires, Argentine