Une fois de plus et en exclusivité pour Vodka&Co., je vais vous conter l’histoire passionnante d’un des cocktails les plus célèbres au monde : cette semaine, le Cuba Libre.
La recette en est des plus simples (rhum, citron vert et cola) mais son histoire en fait une des boissons les plus énigmatiques et symboliques de l’univers formidable des combinaisons éthanolées !
Les marques concurrentes Bacardi et Havana Club toutes deux proclament leur part de responsabilité dans la création du Cuba Libre, mais personne au jour d’aujourd’hui ne peut prouver à cent pour cent qui est l’inventeur de ce célèbre cocktail, et encore moins quelle marque de rhum fut à l’origine utilisée pour sa confection. C’est grâce à ce flou historique que les légendes suivantes sont associées au Cuba Libre.
L’une d’entre elles raconte que le cocktail fut créé à La Havane dans les années 1900 : les patriotes en faveur de Cuba durant la guerre américano-hispanique, puis les américains qui s’expatrièrent durant la Prohibition, avaient pour coutume de mélanger rhum et cola.
Selon Bacardi : « Le cocktail le plus populaire au monde est né du conflit entre les Etats-Unis et l’Espagne, lorsque Teddy Roosevelt et ses troupes débarquèrent en grand nombre à Cuba. Un après-midi, un groupe de soldats américains en permission se réunirent dans un bar cubain. L’un d’eux plaça la commande suivante : Bacardi (Gold) et cola avec glaçons et un quartier de citron vert. La boisson suscita la curiosité des autres soldats qui commandèrent tous la même boisson. L’un des soldats suggéra alors de porter un toast et déclara « Por Cuba Libre », en l’honneur de la récente libération de Cuba. »
Quelle belle histoire qui nous est ici rapportée par Bacardi… Cependant cette histoire est loin d’être plausible, car la guerre américano-hispanique eut lieu en 1898, la libération de Cuba également en 1898 mais l’importation de Coca-Cola à Cuba n’eut lieu qu’en 1900…
Comment préparer le parfait Cuba Libre ?
Remplir un long verre de glaçons et ajouter du cola à mi-hauteur. Dans un shaker lui aussi rempli de glaçons, verser 50ml de rhum blanc (Havana Club ou Bacardi selon votre préférence) ainsi que le jus d’un demi citron vert. Shaker et ajouter ce mélange dans le verre long afin qu’il flotte au-dessus du cola.
Le Virgin Cuba Libre est une des variations, sans alcool. Le Coppertone remplace le rhum par du Malibu et le cola par du cherry cola pour un arôme plus exotique et le Cuban Missile Crisis contient du rhum a taux d’alcool supérieur, tel que Bacardi 151 (75.5%). Au Nicaragua, le rhum blanc est remplacé par de la Flor de Caà±a (la marque nationale de rhum) et le cocktail est nommé Nica Libre.
Aux Etats-Unis et à Cuba, le Cuba Libre a évolué et est communément appelé Mentirita (petit mensonge) en référence à la politique cubaine.
L’histoire du Cuba Libre démontre une fois de plus que les modes et cultures sont influencées par le monde des cocktails et réciproquement. Malgré le flou historique qui entoure ce cocktail classique, il s’agit de bien plus qu’une boisson : c’est un symbole, une partie intégrante d’une identité géographique et culturelle.
Je vous propose cette semaine une de mes récentes créations la marque Disaronno : le Roma Libre. Dans un verre long rempli de glaçons, verser 25ml de rhum blanc, 25ml de Disaronno amaretto, du cola jusqu’en haut du verre et presser un quartier de citron vert. Décorer avec une fine rondelle de citron vert contre la paroi du verre et un twist de citron vert (obtenu avec la partie « twist » d’un zesteur). « Beber con moderacion » bien sûr, en apéritif précédant une pizza ou un plat de pâtes al dente !
Quentin El-Bez
www.juicyshoot.com
Photographie © Laura Dronsfield
1 commentaire
Très intéressant tout ça : ça donne envie de le partager avec d’autres pour fêter des retrouvailles par exemple!