Le palace est mort, vive l’âme du palace ! Edwige Belmore nous a quitté au début de l’automne, emmenant avec elle de nombreuses anecdotes cocasses sur les oiseaux de nuit qu’elle accueillait -ou n’accueillait pas- au sein de son établissement. Icône de mode, chanteuse, physionomiste, Edwige était une créature polymorphe comme il n’en existe certainement plus.
Mais si le Palace n’est plus -ou en photos puisqu’une exposition retraçant 30 ans de Clubbing (du Palace à aujourd’hui) s’est déroulée jusqu’au 21 février au Point Éphémère- nombreux sont les clubs à se proclamer comme ses héritiers. Paris a perdu ses cabarets (à part Michou) mais les agitateurs nocturnes sont peut être en train de leur redonner vie ; le néo-restaurant Péruvien Manko se mue en cabaret tous les weekends sous la houlette des créateurs de la « Club Sandwich » Emmanuel d’Orazio et Marc Zafutto alors qu’à Pigalle Madame Arthur a réouvert ses portes avec ses spectacles d’effeuillage et ses chanteurs dramatiques sur-maquillés. Coup marketing, snobisme ou véritable volonté artistique, l’ambiguïté demeure.
Cet hiver, on fréquentera la galerie Vivienne afin de découvrir l’univers de Nicolas de Soto, on se réchauffera à coups de cocktails au Mathis et, si cela ne suffit pas, on se déhanchera chez Madame Arthur. Téméraires, on s’encanaillera du côté de Saint Germain des Près, on retournera au Carmen tester cette très prometteuse carte de gins infusés car « Home Sweet Home ». On s’envolera vers Courchevel pour février et, une fois la dinde engloutie, on retrouvera le reste de l’élevage à l’Arc. Enfin, on honorera nos bonnes résolutions « détox » dans un endroit calme et chaleureux, un de ces boutiques-hôtels dans lesquels il fait bon de chiller !
L’hiver apporte son flot de nouveautés ; réelles ou réchauffées, flop ou top, on le saura bientôt. Propositions et bons plans à foison, ce sont indiscrétions éthyliques.
// TOUT FRAIS.
Hôtel Providence, Paris 10. Les hôtels à thème ou plutôt boutiques-hôtels ont le vent en poupe. C’est le moins que l’on puisse dire. Doté de 18 chambres aux papiers-peints étonnant, on s’y sent presque aussi bien qu’à la maison. Côté bar, carte très courte, certains alcools manquent à l’appel et le bar doit encore se roder pour trouver ses marques et sa véritable marque de fabrique face à la rude concurrence du quartier… C’est où ? 90 rue Boulanger 75010 Paris.
Madame Arthur, Paris 18. On croyait les bars à hôtesses disparus ; ils le sont. On croyait les cabarets désuets, ils s’inventent une seconde vie. Madame Arthur, célèbre cabaret de Pigalle, a réouvert ses portes en octobre. Situé à la droite du Divan du Monde, il accueille les noctambules de Pigalle et de Clichy. La décoration, fruit d’un mélange de plusieurs époques (rococo, art-deco, belle époque) est très réussie. De la mezzanine -idéale pour les groupes- on peut admirer les performances artistiques transformistes et burlesques. Les artistes alternent entre chansons réalistes, sketchs et spectacles d’effeuillage. Dès minuit, le clubbing reprend ses droits. Pensez à réviser vos classiques avant de venir, un blindtest est organisé tous les week-ends (playlist 100% française). C’est où ? 75 rue des Martyrs 75018 Paris.
Héritage club, Paris 8. Dans un élan de flatterie, on se laisserait à dire qu’Audren Dimitris est à la nuit ce que Amélie Nothomb est au roman ; soit une ouverture / un roman par an dont la qualité est fluctuante voire discutable. À se demander qu’elles sont les raisons qui poussent ces deux la à être si prolifique ! Il traverse les siècles, bouscule les époques et ré-invente l’histoire (avec quelques anachronismes), il s’agit de l’Héritage. Un an après l’ouverture de la Calavados, Audren Dimitris a repris la Villa avec le soutien du groupe Noctis, rayé le restaurant de la carte et installé son club conçu comme un boudoir luxueux et innovant. La scénographie est plutôt réussie, la musique médiocre et l’addition salée. Qu’importe, on y vient pour se montrer. C’est où ? 37 avenue de Friedland 75008 Paris.
Le Dandy, Paris 6. Le dandy a été expulsé de ses terres Pigalliennes mais rassurez-vous, il s’est exilé sur la rive gauche, en lieu et place de l’ancien club de l’Alcazar. Après un été de rénovation, celui-ci présente un nouvel intérieur, sobre et plaisant. Ouvert le vendredi et le samedi, le dandy n’a pas perdu de sa superbe, ni ses habitués. Plus snob qu’avant mais toujours aussi généreux avec ses fêtards, il vous accueillera gracieusement avant une heure après vous être inscrit sur la guest-list. Si vous êtes pris d’une petite faim nocturne, le restaurant, qui a gardé son nom, entièrement redesigné et repensé, sera en mesure de vous sustenter ! C’est où ? 62 rue Mazarine 75006 Paris.
Blaine Bar (Six Seven), Paris 8. Après avoir fait du sous-sol du Six Seven un astre marketing (sans aucune modification bien sûr si ce n’est dans l’identité visuelle et un nom « cool »), le groupe Élégance & Privilège (Palais Maillot) vient de re-ouvrir le bar/restaurant du rez-de-chaussée sous la forme d’un énième bar clandestin. Un cruel manque d’originalité supplanté par un snobisme vertigineux car pour y entrer, il vous faudra vous annoncer au hallebardier à l’aide d’un mot de passe, enfin, s’il daigne relever la tête de sa partie de Candy Crush. La belle carte des cocktails imaginée par Benjamin Roussel est peut être la seule raison de mettre les pieds dans l’ostentatoire et opulent Triangle d’or. A la sortie, vous pourrez toujours finir votre nuit dans le club mitoyen, le Hobō’, sorte de jardin d’enfants où l’on ne connaît pas la crise, à part peut-être, celle de l’adolescence. C’est où ? 65 rue Pierre Charron 75008 Paris.
Les Justes, Paris 9. Le boyfriend de Clémentine Levy, Ludo Martin, évoquait depuis longtemps son désir d’ouvrir un bar à Paris. C’est désormais chose faite, en plein Pigalle, dans la rue sur-saturée Frochot. Oui, on pourrait lui objecter que l’endroit est légèrement saturé et que l’originalité se trouve ailleurs. On pourrait aussi mettre en avant la décoration entièrement boisée très travaillée et son souhait d’en faire un bar de quartier proposant aussi bien des cocktails que des bières ou du vin. Rien de très excitant, rien de très inédit mais le lieu se prête très bien à l’exercice du verre entre ami(e)s à la sortie du bureau et permet d’échapper à l’inéluctable café d’angle. Simple et cool. C’est où ? 1 rue Frochot 75009 Paris.
Mathis, Pais 8. C’est désormais une tradition : pas une seule indiscrétion sans que ne vienne se mêler l’Experimental Cocktail Group. Même si on déplore amèrement la disparition du Curio Parlor, on peut parler d’un parcours sans faute pour les 3 compères de Montorgueil. Inaugurant les premiers bars à cocktails « street » de Paris, ils ont su tirer leur épingle du jeu dans des domaines aussi complexes et risqués que sont l’hôtellerie et la restauration. On les retrouve cette fois-ci derrière la réouverture du bar du discret et désormais Hôtel Mathis. Ex-repaire des mondains et du show-bizz, acquis par Jean-Philippe Cartier (ex- Arc), il est un véritable petit écrin de nuit avec ses banquettes velours rouge foncé, ses lustres et son sol recouvert de moquette. Ambiance feutrée et atmosphère boudoir, telle pourrait être la devise de ce riquiqui-endroit qui devrait devenir rapidement le refuge des amateurs de cocktails qui souhaitent satisfaire leurs papilles en toute tranquillité. Le weekend on pousse les murs -du moins, on essaye- on augmente le volume -raisonnablement- et on vient sautiller sur les sons du dj-physio-dandy Nelson D’Araujo jusqu’au petit matin. Un peu comme avant, mais sans Sagan. C’est où ? 3 rue de Ponthieu 75008 Paris.
Le RPR Charonne, Paris 11. Décidément, la bande du Pile ou Face ne cesse de faire parler d’elle : ouverture du Mini-Pong en octobre dernier et nouvelle adresse en janvier. Cette fois-ci, les trois associés ont quitté le 9ème arrondissement pour le 11ème. Autre ambiance mais même clientèle. Malgré son nom, ce bar s’inscrit loin de la politique si ce n’est qu’il propose des bières tant appréciées par un certain Jacques et des cocktails dans une ambiance friendly. Si l’âpreté ne vous fait pas peur et que vous n’êtes pas très regardant sur la qualité, les cocktails devraient être en mesure de vous plaire. On a opté pour une bière et un chausse-pied ; indispensable pour pouvoir gagner la sortie du bar un vendredi soir. C’est où ? 114 rue de Charonne 75011 Paris.
Grand Hôtel Amour, Paris 10. Lorsque vous donnerez rendez-vous à vos ami(e)s pour siroter le traditionnel verre dominical, il vous faudra désormais préciser la taille de l’Hôtel Amour dans lequel vous souhaitez les convier. La rue de Navarin avait l’originel Hôtel Amour, la rue de la Fidélité (logique !) a le Grand Hôtel Amour ou l’hôtel Grand Amour. À l’instar de son petit frère, outre ses 40 chambres, celui-ci dispose d’un bar américain, d’un restaurant et d’un salon dansant. Supervisé artistiquement par André Saraiva et propriété de Thierry Costes, il est déjà le lieu de prédilection des mondains et des branchés. Et la Fashion Week n’est pas encore passée. Si l’on retrouve l’esprit de la première mouture dans la conception des chambres et la moquette du Castel, l’arrangement de ces dernières par Emmanuel Delavenne est remarquable : on découvre des objets qui viennent d’à peu près tous les coins du monde, trouvés, achetés, chinés et disposés de manière intelligente. Entre introspection et nostalgie, chacun retrouvera dans cette disposition un peu de soi, de ses voyages, de son enfance. En longeant le bar, vous arriverez dans une seconde pièce encore inoccupée. Pour peu qu’on y glisse quelqu’un derrière la station, un dj et des vinyles dégottés chez un disquaire du marais, on se croirait presque dans un mini club. L’endroit n’est pas encore prêt, alors, en attendant, on se réchauffe au coin du feu en sirotant un cocktail préparé par Dias. C’est où ? 18 rue de la Fidélité 75010 Paris.
Carmen, Paris 9. En bas de la rue Duperré se pressent les mondains, les oiseaux de nuit, les branchés et le tout Paris. Se presseront désormais les amateurs de cocktails et les couches-tôt, et pour cause : le Carmen vient de se doter d’un bar digne de ce nom. Il y a encore peu, lorsque vous arriviez à vous extirper de la foule pour atteindre le comptoir du Carmen, quelle n’était pas votre déception quand vous appreniez qu’il n’existait pas de carte des cocktails mais que le barman, un peu sur de lui, prétendait pouvoir préparer votre cocktail préféré, un old fashioned. C’est désormais de l’histoire ancienne : le club branché ouvre ses portes dès 18h du mardi au samedi pour vous convier autour de son bar à cocktails et notamment de sa carte de gins infusés ! Gin à la moutarde, gin à la truffe, à la betterave ou encore au safran, Pierre, le chef-barman a de la suite dans les idées et du talent. Et comme au Carmen on ne fait pas les choses à moitié, une offre de restauration imaginée avec a été mise en place. Un brin nostalgique, on regrette simplement que le club ne soit plus ouvert les dimanches et lundis. C’est où ? 34 rue Duperré 75009 Paris.
Le Distrait, Paris 2. Devanture noire, mur en pierre de tailles, comptoir anodisé, mobilier ultra-stylisé alliant bois et métal, identité visuelle minimaliste léchée, le Distrait s’ajoute à la longue liste de bars « cool » hybrides ; ambiance de franche camaraderie et cocktails de rigueur. C’est là que le bas blesse. Si l’ambiance est effectivement chaleureuse et l’équipe aux petits soins, les cocktails sont loin d’être merveilleux et bon marché. Il faut compter entre 8 et 12€ pour des cocktails qui parfois relèvent du simple mélange – facile à reproduire chez soi, même la vision troublée. À vous de voir si le plaisir visuel passe avant le plaisir gustatif. C’est où ? 26 rue de la Lune 75002 Paris.
Zazza, Paris 10. Un néon éclaire l’angle où se croisent les rues du Faubourg Poissonnière et de l’Echiquier. En dessous de celui-ci, derrière la buée qui envahit les vitres, on découvre un joli restaurant fidèle aux canons de beauté des bars et restos tendance, à savoir : mobilier en bois, comptoir marbré et gigantesques luminaires. Difficile, au premier abord, d’imaginer que ce lieu abrite une pizzeria, si ce n’est qu’en se référant à son nom. Les pizzas sont plutôt appétissantes, les cocktails corrects (Negroni, Spritz…) et la sélection vinicole passable. La plupart des vins ne sont disponibles qu’au format bouteille, favorisant les grandes tables – nombreuses dans le restaurant. Ceci-dit, le Negroamaro se marie parfaitement avec la simplice tomate-mozzarella-basilic. Très prisé des habitants du quartier, l’endroit est vite rempli. Sachez qu’il est tout de même possible de se restaurer au comptoir. C’est où ? 18 rue du Faubourg Poissonnière 75010 Paris.
// HOT HOT HOT.
La Maison du Saké, Paris 2. On pensait le quartier Montorgueil-Etienne-Marcel éthyliquement saturé, ce n’était sans compter l’alcool roi du Japon. Rue Tiquetonne, il faut pousser la porte de la Maison du Saké. Architecture contemporaine et lumineuse sur plus de 500 m2, teintes blanc cassé et bleu nuit pour les parois, béton ciré, parquets en chêne et tatami pour les sols ou encore éléments en bois clair pour le mobilier, la Maison du Saké s’articule autour de trois espaces : une sakéthèque de plus de 100 références, un bar à saké et un restaurant izakaya. Makoto Inoue est aux commandes du restaurant et on peut y manger en mode bistrot japonais au comptoir, dans la salle adjacente, le second espace sous verrière imaginé avec Muji ou l’un des quatre salons privés dissimulés derrière les panneaux coulissants. Youlin Ly, le propriétaire des murs, n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il compte déjà le Sakébar, le restaurant Sola et la pâtisserie Ciel. C’est où ? 11 rue Tiquetonne 75002 Paris
L’Arc, Courchevel. Paris Hilton ne pourra plus faire de champagne shower avec ses riches amis aux Caves. Les Caves de Courchevel ne sont plus. La nature ayant horreur du vide, l’Arc en a fait sa résidence d’hiver. Bruno Baretta, l’ex-directeur du Queen, en est le maitre de cérémonie. On retrouve les ingrédients fétiches de la maison parisienne : du champagne qui brille, des snobs qui s’ennuient et des tops égarés. Pour les chanceux qui y passeront leurs prochaines vacances, sachez que Kaspia, le restaurant de caviar est également de la partie (c’était évident). C’est où ? rue des Tovets 73120 Saint-Bon-Tarentaise.
Café Henrie, New York, USA. André Saraïva vient d’ouvrir une galerie-café à New York nommée Henrie, en hommage à sa fille Henriette. Décoration mêlant dessins, graffs et bois, c’est l’endroit idéal pour s’arrêter après une session shopping ! C’est où ? 110 Forsyth St, New York, NY 10002.
// OFF.
Danico, Paris 1. On savait déjà que Nicolas de Soto (Mace, New York) allait ouvrir un bar à Paris, galerie Vivienne, au sein du restaurant Roco. On connaît désormais le nom de ce dernier : Danico. Logo et direction artistique signés SupaKitch, l’ouverture prévue en mars fait déjà trépigner les amateurs de cocktails. C’est où ? Galerie Vivienne 75001 Paris.
Atelier 110, Paris 3. Le quartier de Réaumur-Sébastopol-Strasbourg-Saint-Denis vit au rythme des ouvertures de bars : à ce titre il devrait accueillir très prochainement un petit nouveau, nommé l’Atelier 110. Au menu des réjouissances : cocktails, bières et copains (encore…). C’est où ? 110 boulevard de Sébastopol 75003 Paris.
Hôtel Fauchon, Paris 8. La place de la Madeleine est en pleine mutation. Hédiard est en restauration et Fauchon compte ouvrir aux alentours de 2018 un immense hôtel à l’image de sa maison-mère : chic et raffiné. C’est loin 2018. C’est où ? place de la Madeleine 75008 Paris.
Ritz, Paris 1. Après 3 ans de travaux, la réouverture tant attendue du Ritz était programmée pour février. Premier hôtel de la nouvelle génération de Palace, il a été victime d’un incendie mi-janvier qui a ravagé la majeure partie de son toit. L’ouverture est repoussée à juin… au plus tôt. La partie éthylique sera dirigée par Colin Field assisté par Aurélie Pezet (ex-Bristol). Deux nouveaux bars devraient voir le jour, en plus des traditionnels Ritz Bar et Hemingway : le bar du lobby ainsi qu’un bar réservé à la clientèle business. C’est où ? 15 Place Vendôme 75001 Paris.
// CHUCHOTEMENTS.
Flow. À l’eau, moussaillon ! Deux péniches-festives devraient faire leur apparition cette année. La première intitulée « Flow » sera située non-loin du Rosa Bonheur sur Seine (pont Alexandre III) et la seconde à quelques mètres de la cité de la mode et du design.
L’Experimental Cocktail Group, encore et toujours. Il se murmure dans les salons parisiens que le multi-récidiviste groupe de l’ECC aurait jeté son dévolu sur un immeuble sur les Grands Boulevards pour en faire leur 2ème hôtel, mais pas que. Après avoir fait leurs preuves dans la mixologie, l’hôtellerie et la restauration, ces derniers s’apprêtent à s’attaquer aux très convoités toits de Paris. Vu le talent de ces trois là, le Perchoir et le Nüba ont du souci à se faire. En effet, en plus de l’acquisition d’un immeuble stratégiquement placé (coucou le Rex), le projet sera magnifié par la construction de plusieurs étages supplémentaires (rien que ça !). Avec la volonté de repenser complètement les volumes et les codes de l’hôtellerie, l’ECG veut tout simplement fondé le plus beau rooftop de la capitale, à la sauce mixo-baba-cool. Vous pourrez bientôt admirer la voûte céleste parisienne en sirotant un succulent cocktail, enfin, pas avant 2017…
// FERMETURES ET MOUVEMENTS.
Le Baron. Dans la froideur et la pénombre de l’avenue Marceau brillait un néon, de couleur rouge, en forme de chapeau. En haut des escaliers, perché sur son tabouret veillait le tant redouté physionomiste ; de lui, et un peu de vous, dépendait l’issue de votre soirée. Nombreux ont été les déçus, les désillusionnés qui ont du rebrousser chemin car « non, ils n’avaient pas le plaisir de connaître le gardien des lieux ». Un club de poche dédié aux ami(e)s des tenanciers ainsi qu’à leurs ami(e)s et les amis d’amis. Ouvert 7 jours sur 7, de 23h à 6h du matin, qu’il vente, pleuve ou qu’un déluge s’abatte sur le pavé Parisien. Ancien bar à hôtesses, il avait conservé son âme interlope et son côté coquin ; les tableaux de femmes de petite vertu accrochés aux murs, le papier-peint aux motifs nénuphars et les luminaires y contribuaient fortement. Ses banquettes ont accueilli les séants des plus grands et plus grandes : top-modèles, créateurs, musiciens, comédiens… Après 12 ans d’existence, l’homme au haut de forme tire sa révérence et son chapeau. C’est un mythe de la nuit parisienne qui s’en est allé en ce mois de février, refermant ses portes sur les plus folles nuits de la capitale, s’envolant avec les secrets les plus inavouables. André et Lionel ont quitté le Baron… mais le lieu est resté ouvert. À quoi bon ?
Back Up. Vous y avez sûrement passé vos jeudis pour des soirées étudiantes, patienté devant en négociant avec le videur afin qu’il vous laisse entrer malgré votre ébriété avancée, l’une des plus ancienne boîte de nuit de Paris, le Back Up, fermera définitivement avant le printemps.
EPC. L’Espace Pierre Cardin était dédié à la culture, à l’art et à l’événementiel. Situé à deux pas du studio Gabriel, en face de l’Elysée et aux pieds de la plus belle avenue du monde, il a accueilli de prestigieuses expositions et soirées (Club Sandwich, Belle Époque.. etc). Propriété du célèbre créateur, il fermera ses portes fin mars pour laisser place à des bureaux… Vous pourrez lui faire vos adieux lors de la Flash Cocotte du mois de mars.
Pompon Pompon. Charaf Tajer & Stephane Ashpool (Pain o Chokolat, Pigalle) ont quitté prématurément la direction artistique du Pompon Pompon situé avenue de l’Opéra, un an seulement après son ouverture. Si les causes de ce départ restent inconnues, le duo a réaffirmé son envie de s’installer durablement dans leur quartier natal, Pigalle. En attendant, le PPP et son célèbre néon partent en goguette et s’établissent de manière éphémère dans les plus prestigieux night-clubs de la planète. Aux dernières nouvelles, ils se trouvaient à Montréal. C’est Noctis qui a repris les rênes du club du Pompon Opéra.
Le Coq. Certains le trouvait trop grand, d’autres mal agencé, le Coq n’a jamais fait l’unanimité dans le concurrentiel univers des bars à cocktails. Mis en vente depuis un an, il devrait fermer avant l’été. Dommage, la carte cocktails était excellente !
Les Planches de Deauville. Peggy & Jean-Christophe Buon ont animé les nuits deauvillaises pendant plus de 20 ans avec leurs célèbres Planches. Club fréquenté par la jeunesse dorée normande et fortement apprécié des parisiens en vacances, il avait subi une fermeture administrative cet été. Rassurez-vous, les planches ne ferment pas mais elles ont été reprises par leur plus fidèle assistant, Tristan Jenvrin. L’inauguration s’est faite en grandes pompes avec un showcase d’un célèbre rappeur américain.
// Aurélien Olivier