Pour la première fois, un bar mexicain a été couronné numéro 1 au classement The World’s 50 Best Bars, parrainé par Perrier. Un bar caché sur le thème de la prohibition des années 1920 n’est pas exactement un concept unique dans le monde des cocktails. Pourtant, le Handshake Speakeasy est dans une ligue à part.
En trois ans, sous la direction rigoureuse de Van Beek, le Handshake Speakeasy s’est classé à la troisième place du classement The World’s 50 Best Bars 2023, a atteint la deuxième place dans les éditions 2022 et 2023 du classement North America’s 50 Best Bars, a pris la première place dans l’édition de cette année de la liste régionale, avant d’obtenir le sacrement ultime The World’s Best Bar 2024.
Entretien en coulisses de la cérémonie avec Eric Van Beek, Rodrigo Urraca et Marcos Di Battista, les trois fondateurs de Handshake Speakeasy.
Qu’avez-vous appris de cette expérience avec 50 Best ?
Marcos Di Battista : Pour nous, c’est très important de travailler avec notre grande équipe. C’est une équipe qui se développe et s’enrichie les uns des autres. Je pense que le plus important pour nous est de comprendre que ce n’est pas notre égo qui gagne. Finalement, la vraie victoire, c’est notre équipe, notre travail ensemble avec presque 40 personnes. Nous avons commencé en étant 5, et maintenant nous sommes 40. Avec ce projet, nous pouvons changer la vie de beaucoup de personnes.
Pensez-vous avoir été influencé par les standards de l’organisation des 50 Best ?
Eric Van Beek : 50 Best n’a pas de standard. Parce qu’il y a tellement de votants et tout le monde a un standard différent. Nous créons donc notre propre standard et j’espère que les gens l’aiment. C’est très important ce que Marco dit. Je pense que tous les résultats viennent du travail d’équipe.
Rodrigo Urraca : Il ne s’agit pas de gagner des prix mais plutôt d’être en accord avec notre environnement, avec notre équipe, soutenir les uns les autres, développer la communauté, développer le pays. Je parlais tout à l’heure d’être durable dans sa globalité, d’être plus sustainable en matière sociale et économique, pas seulement en matière écologique.
J’ai lu sur la façon dont une équipe de foot Espagnole entraîne leurs joueurs. Ils s’intéressent à la façon dont les gens se sentent à l’intérieur du groupe, ils leur demandent d’être à l’heure, d’être professionnels. C’est pareil ici. S’ils arrivent en retard, ce n’est pas acceptable. S’ils ne semblent pas frais, ce n’est pas acceptable. Parce qu’on doit être professionnels. On doit nettoyer systématiquement notre station quand le shift est terminé par exemple. C’est tout ça qui fait la différence.
Qui voudriez-vous remercier pour votre succès ?
Eric Van Beek : Ce n’est pas vraiment remercier mais on doit tout à l’équipe et la communauté. Notre communauté, nos partenaires. 50 Best, évidemment, les votants et l’industrie de l’hospitalité en général : ils nous soutiennent, ils croient en nous, ils ont voté pour nous, ils nous visitent. C’est évidemment un grand merci à eux, aux personnes qui ont rendu cela possible, c’est encore une fois l’équipe.
Comment vous êtes-vous rencontré ?
Rodrigo Urraca : Lors d’une fête, où beaucoup de nos amis se connaissaient, Eric ouvrait un bar au Mexique. Nous avons échangé nos contacts. Il n’y avait pas de plan, c’était vraiment comme un love at first sight. C’était très organique. La difficulté était qu’Eric ne parlait pas espagnol et Marcos ne parlait pas anglais donc je devais tout traduire. Marcos avait des doutes au début car il m’a demandé depuis combien de temps je connaissais Eric, ça faisait 2 mois… Il m’a demandé : « T’es sûr que c’est une bonne idée ? » (rires)
Vraiment, ça a l’air fou mais ça a marché. Je suis une personne très spirituelle. Donc j’ai confiance aux vibes. On matchait sur le plan personnel ; il a joué au basket, il sait jouer en équipe. J’ai joué au foot, je sais jouer en équipe. Il m’a dit qu’il n’avait jamais trahi, moi non plus, il est loyal, ça matchait dans ma tête.
Vous partagez les mêmes valeurs.
Rodrigo Urraca : Les valeurs sont très importantes. En Amérique, ils l’appellent une histoire de Cendrillon. C’est comme un film Disney. Mais ce qui est drôle, c’est que comme Eric et Marcos ne parlaient pas la même langue, j’étais essentiel pour garder l’harmonie et la paix dans l’équipe, notamment car Marcos est très directn ce qui peut froisser en Amérique du Sud.
Comment voulez-vous qu’on se rappelle de vous ?
Eric Van Beek : Je ne sais pas. Je ne pense pas qu’on puisse répondre à cette question. Nous sommes là, avec des gens bien, de bonnes vibes et un environnement amusant.
Tous les trois : Oui, on est numéro 1 ! C’est génial ! Dans les deux listes ! Merci.