Accéder aux chambres du Grand Pigalle Hotel est avant tout une petite excursion dans un discret immeuble haussmannien qui débute en poussant la petite porte dérobée située derrière le bar ; il faut filer au 6e étage pour atteindre la chambre « Sous les toits », chambre supérieure de l’hôtel.
// Un voyage à travers le temps.
Loin des standards traditionnels de l’hôtellerie —configuration de l’hôtel oblige— le Grand Pigalle mélange les styles, bouscule les époques, sans oublier confort et bon goût. Se côtoient décoration et mobilier des années 20 et 30, art nouveau et art déco. Le papier peint en relief aux motifs cubes 3D ainsi que la tête de lit très travaillée ne pourront que retenir l’attention du grand voyageur. A cet effet, l’hôtel propose 5 types de chambres déclinés sous les poétiques noms : « Sopi », « Pigalle », « Henry Monnier », « Grand Pigalle » et enfin « Sous les toits ».
// Un voyage gastronomique.
Si le Grand Pigalle nous invite à prendre part à un voyage à travers les époques, il nous invite également à prendre part à un voyage gastronomique et éthylique. En redescendant les escaliers habillés d’une moquette aux tons bleu-marine et gris dessinant des verres à martini, vous découvrirez le bar ainsi que le restaurant. Violon d’Ingres des propriétaires du Grand Pigalle et fondateurs du groupe Experimental, ces deux éléments n’ont pas été oubliés lors de la conception de l’hôtel.
La carte propose une dizaine de cocktails composés à partir d’alcools traditionnels (Gin, Vodka, Whisky, Rhum, Tequila…). L’arrêt au bar du Grand Pigalle est l’occasion rêvée de redécouvrir des cocktails classiques mais souvent oubliés ou mal interprétés comme l’illustre le Negroni vieilli en fût de chêne.
Karim Hamadouche, le chef-barman passé par différents bars de palaces et le Prescription Cocktail Club manie avec dextérité et passion les shakers. Le Chicago Fizz (Rhum guyanais, Porto, citrons jaunes et blanc d’oeuf) et le Panamerican Clipper (Calvados, sirop de fruits rouges maison et Absinthe) nous ont totalement conquis. Rafraichissants, fruités et raffinés, les cocktails sauront séduire le néophyte comme l’amateur de cocktails. Comme quoi, « classique » ne rime pas forcément avec « basique ».
Si aux cocktails, vous préférez le vin, vous ne serez pas non plus déçus. En effet, le Grand Pigalle possède une carte de vins italiens (rouge, blanc, rosé) plutôt légers et agréables.
Pour agrémenter votre pause éthylique, une carte de plats imaginée par la pétillante Laetitia Visse (ex- Fish Club) se trouve à la disposition de vos papilles. Au menu, des plats salés tels que des assiettes de charcuterie, carpaccio de daurade, saumon snacké, oeuf parfait mais aussi des desserts comme la merveilleuse tarte aux pommes aux accents vanillés qui risque de vous replonger, non sans émotion et nostalgie, dans votre enfance. Créatifs et de qualité, les plats se laissent déguster sans faim, ce qui est rare, disons-le, dans l’univers des bars à cocktails.
// En bref.
Situé dans le très branché « So-Pi », au croisement des rues Victor Massé et Henry Monnier, en face de l’Entrée des Artistes, on pourra y siroter un cocktail ou un verre de vin entre amis avant de s’encanailler, se sustenter et/ou passer une nuit en contemplant la sublime voûte céleste montmartroise.
// Aurélien Olivier photos Sébastien Foulard