La Maison de Champagne Laurent Perrier va bientôt célébrer ses 200 ans. Une occasion rêvée s’il en était besoin de revenir sur l’histoire de cette maison familiale de Tour-sur-Marne.
Fondé en 1812 par le négociant André-Michel Pierlot puis par son fils Alphonse Pierlot, son chef de cave Eugène Laurent héritera de la maison épaulé durant plusieurs années par son épouse Mathilde Emilie Perrier. C’est ensuite Marie-Louise de Nonancourt, née Lanson qui reprendra la main en 1938 jusqu’au retour de son fils Bernard engagé lors de la seconde guerre mondiale. A son retour en 1949, il décide de se consacrer entièrement à la maison de champagne en se formant à l’art de l’assemblage auprès de son grand-père Lanson.
Les vins de l’époque généralement vinifiés à majorité en pinot meunier vont connaître une évolution majeure puisque le « grand Bernard » emprunt de charisme et d’énergie va vouloir un vin signature tout en finesse, fraicheur et élégance. Il choisit alors de composer le nouvel assemblage avec une majorité de chardonnay. Entre vinifications isolées par crus et par cépages dans les chais, il change la donne dans la Champagne. Ainsi lorsqu’arrive le mois de janvier et les dégustations qui détermineront les assemblages, ça n’est pas moins de 400 échantillons qui sont à goûter par le Chef de cave et les équipes Laurent-Perrier.
Les bouteille dites champenoises, ensuite conservés dans les 9km de galeries souterraines, vieillissent sur lattes au minimum 4 ans avant d’être dégorgés et commercialisés. La cuvée de prestige vieillit quand à elle entre 7 et 10 ans.
Pionniers dans les arts de la table, il est à noter que la si caractéristique bouteille de Laurent-Perrier est dite « Bouteille Henri 4 » car le Roi appréciait énormément les coteaux champenois tandis que la bouteille de Laurent-Perrier Grand Siècle s’inspire des premiers flacons des maitres verriers du 17e siècle.
// Dégustation
Laurent-Perrier Ultra Brut
Créé à contre-courant des goûts de l’époque, son attaque impertinente révèle de fines bulles et une jolie finale sur des notes minérales. La couleur de son étiquette bleu/argent inhabituelle à l’époque suggère la minéralité et la fraicheur de ce champagne.
Laurent-Perrier Grand Siècle
Lancé en 1959 son assemblage se veut caractéristique de la champagne avec une moitié chardonnay et l’autre moitié pinot noir : « le meilleur du meilleur » selon Laurent-Perrier. Poussant l’art de l’assemblage à son paroxysme 3 millésimes sont ainsi assemblés dans cette cuvée représentative du style constant de la maison.
Laurent-Perrier Rosé
Créé en 1968, Laurent Perrier est le 1er à lancer le champagne rosé tandis que le marché français restait ancré sur les blancs. Elaboré selon la méthode traditionnelle de macération intra-pelliculaire, sa robe est d’une couleur « cuisse de nymphe émue » dit-on chez Laurent-Perrier. Une qualification charmante pour ce champagne rosé saumoné aux arômes de petits fruits rouges et de roses fraiches.
// Sébastien Foulard
