Vous vous poserez sûrement cette question fatidique jeudi prochain dans un bistrot bondé en dégustant votre premier verre de beaujolais de la soirée, mais avant d’y répondre, je pense qu’il est intéressant de rappeler certains points sur l’origine de ce vin ainsi que de parler de la région viticole du beaujolais, souvent assimilée à  de la piquette de bas étage…

Le beaujolais : une vraie région viticole
La région du beaujolais se situe au nord de Lyon et s’étend sur 50 km sur la rive droite de la saône, de Villefranche sur Saône jusqu’à  la limite sud de la bourgogne dans le département du rhône. Le cépage est composé essentiellement de raisin de type “Gamay” (les types de cépages feront l’objet d’un autre article).

L’appellation beaujolais-village regroupe pas moins de 38 communes mais la production ne se limite pas qu’au beaujolais nouveau. La région viticole du beaujolais compte tout de même 10 grands crus, très souvent cités et primés dans les grands guides : Brouilly et Côte de Brouilly, Chénas, Chiroubles, Fleurie, Juliénas (de loin mon préféré), Morgon, Moulin à  vent, Régnié et Saint-Amour.
Donc qu’on se le dise, les vins du beaujolais ne sont pas de la piquette !

Pourquoi le beaujolais est-il nouveau tous les ans et qu’a-t-il de spécial ?
On appelle un vin “nouveau”, un vin de primeur tout juste sorti du cuvage, après l’étape de la vinification (là  ou le vin trouve sa couleur). Ce n’est en aucun cas un vin de garde car il n’a jamais été “vieilli” en fût.

Jusqu’en 1951, la commercialisation des vins ne pouvait être effectuée que partiellement avant une certaine date (souvent dans le début de l’année suivant la récolte). L’objectif était d’étaler la mise sur le marché pour éviter la pénurie en cours d’année (notamment pour les soldats sur le front…).
A partir de 1951, cette date de commercialisation a été avancée au 15 décembre mais les producteurs du beaujolais, déjà  habitués à  transgresser les dates de commercialisation de l’époque pour fournir la ville de Lyon, demandèrent d’avancer cette date d’un mois pour des raisons financières et c’est ainsi qu’une note du journal officiel parue le 13 novembre 1951 détaille « dans quelles conditions certains vins peuvent être commercialisés dès maintenant sans attendre le déblocage du 15 décembre. »
A partir de 1967, cette date fût fixée au 3° jeudi de Novembre pour faciliter la logistique et coordonner les exportations.

Depuis cette date, le beaujolais nouveau n’a cessé de s’exporter, en Europe, en Amérique mais depuis 2003, les exportations sont les plus importantes à  destination de l’Asie. La tradition veut que les premières bouteilles ne soient débouchées qu’à  partir du 3° jeudi de Novembre à  0h00 mais en général, on fête plutôt ça le jeudi soir.

Et donc pourquoi a-t-il le goût de banane ou de fruit rouge ?
Le beaujolais-village agé de 1 ou 2 ans est en général très fruité, tendre et gouleyant mais à  l’inverse des vins ayant terminés leur cuvaison en fût ou en cuve, le beaujolais nouveau possède encore des restes de macération semi-carbonique (liées à  la fermentation du raisin) extrêmement riches en arômes fruités.
Ces arômes ainsi créés par la macération ne font dont que renforcer le gout fruité déjà  présent naturellement et selon les personnes et les années, vous y trouverez chacun un fruit différent (banane, mûre, fraise, petits pimoussse…)

Pour écrire cet article, je me suis aidé de mon ouvrage favori du moment, le Dictionnaire des vins de France que je recommande chaudement aux amateurs de vins qui ne savent pas quoi demander au papa Noel mais j’ai surtout été aidé par mes racines lyonnaises o๠les anciens ont coutume de dire qu’a Lyon il coule 3 fleuves, le rhône, la saone et le beaujolais…

Bastien Bobe
Culture-Générale.fr

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